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Gérer les risques - Jeanne Hortense NSI, PhD

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Gestion des risques : Introduction 

Amis Prométhéistes du projet, Bonjour, bonsoir, soyez les bienvenus ! Comment gérer les risques d’un projet ? C’est la question du jour que j’aurai le privilège de poser à Jeanne Hortense NSI, spécialiste du sujet, consultante IT et experte francophonie.

Cette semaine, je vous propose donc un tour d’horizon autour de la gestion des menaces et des opportunités qui gravitent autour des chefs de projet avec Jeanne Hortense NSI. Vous êtes prêts les amis ? Allez, c’est parti, générique  !

Tarik Cherkaoui : Alors, Jeanne Hortense, bonjour ! C’est un vrai plaisir de t’accueillir dans ce podcast.

Jeanne Hortense NSI : Bonjour Tarik et je te remercie pour ton invitation.

Tarik Cherkaoui : Je te remercie également. Jeanne, j’aime bien démarrer ces podcasts avec une question toute simple : Est-ce que tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Jeanne Hortense NSI : Bien sûr ! Alors, bonjour à tous, bonjour à toutes ! Je suis docteur Jeanne Hortense NSI, IT Project Leader depuis 15 ans dans la gestion de projet d’infrastructure avec un focus sur le Management Proactif des Risques dans le secteur Banque/Assurance. Je suis également Consultante Francophonie, Partenariats et Projets spéciaux à fort enjeux dans une approche de mise en relation ciblée et basée sur les stratégies, les problématiques à résoudre, un exemple de partenariat à mon actif en 2022 est celui entre le Project Management Institute et l’Agence Universitaire de la Francophonie qui compte plus de 119 Etats et gouvernements,  1000+ universités membres et 16+ millions d’étudiants. Je suis formée à la Data Science, au Big Data, à l’intelligence artificielle à l’école Polytechnique et à l’École Centrale Supélec à Paris. Je suis certifiée entre autres Project Management Professional (PMP), Risk Management Professional (RMP) et Disciplined Agile Senior Scrum Master (DASSM).

Tarik Cherkaoui : Waouh, c’est très impressionnant ! Ton parcours est vraiment vraiment très impressionnant, Jeanne. Bravo à toi ! Je crois qu’il inspirera beaucoup de personnes et il donnera beaucoup d’idées et de perspectives à ceux qui nous écoutent.

Jeanne Hortense NSI : Merci Tarik !

Tarik Cherkaoui : Alors Jeanne, je t’ai proposé cette invitation pour qu’on puisse parler entre autres, d’un sujet délicat, c’est le sujet de la gestion des risques.

Alors, peut-être qu’avant de démarrer et de rentrer dans le vif du sujet, on pourrait rappeler ce qu’est un risque au sens PMI® du terme. Alors, je rappelle pour ceux qui nous écoutent et qui ne sont pas encore familiers de cet acronyme, PMI® c’est l’institut du management de projet, en anglais, on l’appelle le Project Management Institute. C’est l’institut qui délivre la certification PMP® entre autres.

Alors, ce qu’on pourrait peut-être commencer par se poser comme question, c’est quoi un risque ? Et en quoi, est-ce qu’un risque se différencie des points à traiter qu’on rencontre au quotidien ? Et des problèmes qu’on rencontre au quotidien dans le domaine de la gestion de projet ?

Gestion des risques : Définition

Jeanne Hortense NSI : Merci Tarik pour cette question qui va me permettre d’aborder le cadre général de la gestion de risque, ses objectifs, des définitions et ainsi que quelques bénéfices. Il est important de souligner qu’un projet est en principe lancé par une organisation qui peut être une entreprise, une administration, voire une école ou une association pour réaliser un changement.

Et chaque changement, stimulant soit-il, comporte inévitablement un degré plus ou moins important d’incertitudes, plus il y a d’incertitudes, plus le niveau de risque est élevé, c’est pourquoi il convient de manager les risques d’un projet.

Alors, quels sont les objectifs de la gestion des risques ? Elle va permettre à l’organisation de mieux sélectionner dans son portefeuille de programmes et de projets, les projets à lancer spécifiquement.

Au niveau projet, la gestion de risque permet d’identifier et de hiérarchiser les risques avant qu’ils ne se produisent, et de fournir ainsi au chef-fe de projet des informations sur les mesures à prendre.

Aussi, c’est d’augmenter la probabilité et l’impact des évènements positifs tout en diminuant la probabilité et l’impact des événements négatifs sur les objectifs d’un projet tels que le périmètre, le coût ou la durée. Également de fournir des estimations réalistes, par exemple de coût et de durée, sans les surévaluer arbitrairement comme ça arrive parfois dans beaucoup de projets.

Enfin, d’optimiser le temps que passent les chefs de projets dans la gestion de projet et la satisfaction des parties prenantes avec un focus moindre sur les problèmes à gérer.

Maintenant, de quoi parle-t-on ?

Commençons par la définition de la gestion des risques de projet. Selon le corpus de connaissance en management de projet du PMI, elle comprend les processus relatifs à la planification de la gestion des risques, à l’identification, à l’analyse, à la planification des réponses aux risques et à leur exécution, au suivi et au contrôle des risques d’un projet. Elle concourt donc à l’identification et à la gestion des risques qui ne sont pas couverts par les autres processus de management de projet.

Quelle est la différence entre un risque et un problème ?

Passons à la question qui est posée à propos de la différence entre risque et problème. Je vais définir le risque à deux niveaux, Tarik.

D’abord, le risque individuel qui est un événement ou une condition incertaine qui, s’il se produit, à un effet positif ou négatif sur un ou plusieurs objectifs du projet. Par exemple, dans une organisation qui a des ressources très limitées qui sont affectées à un projet, on peut avoir un risque d’indisponibilité de ressources en cas d’absence de certains membres de l’équipe qui possèdent des expertises seniors. L’impact dans ce cas peut être sur l’objectif de durée et on va avoir le projet qui va s’allonger.

Un risque global quant à lui, est l’effet des incertitudes sur les objectifs de l’organisation à différents niveaux.

C’est par exemple aux ressources limitées, on peut avoir le risque d’absence que j’ai évoqué précédemment et en plus, on peut avoir sur le même projet, un risque de vol de matériel qui lui va avoir un impact sur les coûts. Donc là, on est vraiment au niveau global. J’attire l’attention à propos de cette définition du risque qui inclut deux dimensions clés de risque : l’incertitude décrite en terme de probabilité d’une part et l’effet sur les objectifs d’un projet appelé impact d’autre part.

Alors, maintenant, qu’est-ce qu’un problème ?

Un problème est un évènement qui s’est déjà matérialisé. Par exemple, un vol de matériel qui a déjà eu lieu n’est plus un risque, on est bien d’accord ?

Tarik Cherkaoui : Oui.

Jeanne Hortense NSI : C’est un problème. Nous parlerons également de bénéfice ou d’avantage quand une opportunité se matérialise. On voit donc qu’en fait, la différence en ce qui concerne le risque, c’est une condition incertaine qui ne s’est pas encore produite tandis que  le problème, c’est  un évènement qui s’est déjà matérialisé.

Tarik Cherkaoui : D’accord.

Jeanne Hortense NSI : Alors, pour clôre cette première question, quels peuvent être les bénéfices de la gestion de risque ? On le sait, un projet qui est mal géré est une cause importante d’échecs. Et très souvent parmi les causes d’échecs, on a dans le top 5 :

  • Le changement de priorité dans l’organisation à 40%
  • Les exigences imprécises à 38%
  • Le changement d’objectif qui peut monter à 35%.
  • Les risques ou opportunités non définis qui s’élèvent à 30% et tout comme la communication à 30%.

Je souligne donc ici qu’une bonne gestion de risque participe à la réussite de projet.

Tarik Cherkaoui : D’accord.

Jeanne Hortense NSI : Alors, pour conclure, que faut-il souligner comme points importants en termes de bénéfices pour la communauté et à garder à l’esprit ?

Je veux juste attirer l’attention de ceux qui vont nous écouter Tarik, sur le fait que toutes les activités des processus de gestion de risque qui vont de la planification de la gestion de risque, en passant par l’identification, l’analyse, la planification des réponses au risque se déroulent dans le processus global de planification. Autrement dit, avant même de passer à l’exécution du travail du projet, il est possible pour les chefs de projet d’éliminer jusqu’à 90% des menaces identifiées et analysées selon le PMI®.

Tarik Cherkaoui : 90%, oui, c’est un beau chiffre effectivement.

Jeanne Hortense NSI : C’est un très beau chiffre. Et donc, vous voyez que la gestion des risques est un atout indispensable pour l’organisation et les chefs de projets. Et cet atout milite en faveur de la prise en compte de la gestion des risques dans tout type de projet. Et j’insiste, que ce soit un petit projet, un projet plus important, on a besoin de la gestion des risques et on voit la nécessité d’y consacrer du temps et des ressources de l’organisation, bien entendu Tarik, il faut le soutien du management pour que cette gestion de risque soit efficace.

Tarik Cherkaoui : Effectivement, il faut vraiment le soutien et faire en sorte que le supérieur ou les supérieurs hiérarchiques ne soient pas indifférents effectivement à cette démarche de gestion des risques. Alors, on a abordé plusieurs points, tu as très justement souligné la différence qui pouvait y avoir entre un problème et un risque. Donc, si je résume, corrige-moi si je me trompe, depuis ta grille de lecture, un problème, ce serait la manifestation effective d’une menace, on parle au présent. Donc, tu as pris l’exemple d’un vol de matériel. Alors qu’un risque, c’est une projection sur l’avenir, on parle au futur à propos d’un événement qui n’est pas encore arrivé, par exemple, si on reste sur ce vol de matériel, on peut anticiper ou imaginer qu’il pourrait y avoir du matériel  volé dans un bureau. Et puis, le problème, ce serait la matérialisation effective du vol de cette marchandise.

Jeanne Hortense NSI : C’est un résumé qui est très acceptable et même au-dessus de ce que j’ai abordé, merci à toi !

Tarik Cherkaoui : Avec grand plaisir ! Alors, c’est intéressant ce que tu dis parce que parfois, on est amené, comme tu le disais, à subir un petit peu les évènements quand on gère les projets. Et du coup, quand on est amené à subir les événements, quand on gère les projets, on perd un petit peu de cette dimension proactive pour pouvoir gérer les projets. Comment est-ce que, d’après toi, on pourrait avoir une démarche plus proactive pour gérer les projets.

Différence entre un risque et un problème

Illustration de la différence entre un risque et un problème

Comment avoir une démarche proactive de gestion des risques ? 

Jeanne Hortense NSI : Merci Tarik pour cette question, je ferai deux remarques avec un focus sur la gestion des risques. La première remarque, on ne peut éliminer tous les risques d’un projet, ce serait tout simplement une utopie.

La deuxième remarque : il est dans la nature des projets que les circonstances changent au cours de leurs planifications et de leurs exécutions.

Et par ailleurs, nous sommes conscients que la quantité d’informations disponibles sur les risques augmentent généralement avec le temps. Certains risques se produiront, d’autres non, de nouveaux risques apparaîtront ou seront découverts. Et les caractéristiques de ceux qui ont déjà été identifiés peuvent changer.

Par conséquent, les processus de gestion de risque du projet doivent être répétés, itérés et les plans correspondants progressivement élaborés tout au long de la durée de vie du projet. On est donc toujours dans l’anticipation. J’irai même plus loin dans ce détail, dans cette démarche proactive et je peux la traduire à plusieurs niveaux : au niveau des hommes, au niveau des processus et au niveau des outils.

En passant par les hommes, l’engagement des parties prenantes va être essentiel pour que la gestion des risques de projet soit l’affaire de tous dans les organisations. Et ceci est aussi de la responsabilité du chef de projet. Il a donc ce rôle important de promouvoir une compréhension commune de la valeur de la gestion des risques, de créer une compréhension commune sur les principes et processus de gestion de risque.

Et comment peut-il le faire ? C’est en formant, en encadrant, en éduquant les parties prenantes, aux principes ou aux processus de gestion des risques. Il a aussi un rôle fondamental, celui d’identifier les attitudes des parties prenantes face aux risques. Elles peuvent être tolérantes, elles peuvent être neutres, elles peuvent avoir un appétit pour les risques, elles peuvent avoir une aversion pour les risques. Et donc, en continu, il a besoin de gérer ces attentes tout au long du projet. Donc, il est toujours dans l’anticipation avec son équipe.

Je dirais pour finir que le chef de projet concernant les hommes a aussi un rôle important, c’est celui de promouvoir l’appropriation des risques, en communiquant de manière proactive les rôles et les responsabilités. Et bien sûr, en co créant avec toutes les parties prenantes pour les engager.

Il a aussi le rôle et un dernier rôle que je vais donner ici, c’est l’information des parties prenantes en fournissant des recommandations pour soutenir une prise de décision efficace fondée sur les risques.

Voilà ce que je peux partager globalement à propos des hommes. Et qu’en est-il de la démarche proactive par les processus de la gestion des risques ?

Premièrement, je dirai que pour s’assurer que la gestion de risque du projet reste efficace, les processus de la gestion des risques, l’identification, l’analyse doivent être réexaminés périodiquement, tout comme l’état d’avancement du projet doit être évalué.

Puis, l’avancement des actions des réponses aux risques doit être aussi contrôlé et les plans d’actions ajustés en conséquence et injectés dans le plan global du projet parce que pour bien dire les choses, la gestion des risques ne se fait pas de manière isolée, elle fait partie du cadre global de la gestion de projet.

Ensuite, toujours dans les processus, il faut s’assurer que :

    • Le processus de mise en œuvre des plans de réponse aux risques et celui du suivi et de contrôle des risques identifiés, des risques résiduels, des risques secondaires, d’identification de nouveaux risques soient maîtrisés ;
    • L’évaluation de l’efficacité des processus de risque est maintenue en continu tout au long du projet.

Et ceci requiert de la part du chef de projet, de son équipe de suivre une démarche d’amélioration continue, je suis certaine Tarik que tu la connais, celle qui est du…

Tarik Cherkaoui : …du PDCA (plan, do, check, act) !

Jeanne Hortense NSI : Du PDCA  planifié, réalisé, contrôlé, ajusté et ceci pour que toute l’équipe soit dans une démarche proactive.

Enfin donc, que dire aussi à propos de la démarche proactive par des outils ?
J’ai choisi de parler de deux outils : les « réunions » et « l’audit ».

En plus des réunions où la gestion des risques est dans l’agenda, et où l’équipe passe en revue les risques qui se sont produits et quels sont les statuts, les actions, est-ce qu’il y a encore des choses à faire ? les risques présents et fait un examen régulier de l’état d’avancement du projet, il y a aussi un besoin d’avoir des audits périodiques qui peuvent être réalisés pour répondre à deux types de questions.

  • Question n°1 : Est-ce que les règles des gestions des risques sont-elles appliquées comme prévu ?
  • Question n°2 : Est-ce que les règles de gestions des risques permettent de contrôler le projet ?

Et ces audits vont aussi permettre de mettre en place des actions préventives pour être toujours dans la démarche proactive et également des actions correctives nécessaires. 

Et donc, pour clôre cette question, je dirai que ces trois pôles, les hommes, les processus et les outils, participent pleinement à la mise en œuvre d’une démarche proactive pour gérer les risques et le projet.

Tarik Cherkaoui : Ah, c’est vraiment intéressant alors ! C’est vrai que si tous les projets pouvaient bénéficier d’une démarche aussi proactive, ce serait vraiment magnifique 🙂 parce que c’est vrai que là, on est dans un monde idéal, mais souvent, comme tu disais très justement, on a parfois des parties prenantes, des sponsors, des supérieurs hiérarchiques qui peuvent être totalement indifférents à cette notion des risques, qui vont être dans une sous-estimation des risques ou parfois comme tu disais dans une surestimation. Alors, parfois, j’utilise une image un peu triviale pour dire qu’il faut éviter de confier la gestion des risques aux personnes un peu paranoïaques qui croiraient que leur poisson rouge est en train de conspirer contre eux. 🙂

Tu disais qu’il fallait chercher à éduquer le sponsor, voilà, les parties prenantes, pour pouvoir avoir ce triangle que tu décris sur la dimension humaine, la dimension processus et puis la dimension outil. Alors, on a abordé également des notions qui sont un petit peu plus techniques, comme la notion de risque secondaire, la notion de risque résiduel. Alors dans cette émission, on a choisi d’adopter un angle plutôt généraliste, même si on va parler d’une question qui est relativement technique. Comment est-ce qu’on peut faire pour, comment dirais-je, gérer les imprévus qui viendraient se greffer sur notre réponse ou nos réponses aux risques principaux ?

Je te donne un exemple. Imaginons qu’on ait identifié un risque de panne à propos d’un ascenseur, d’un monte-charge, on va dire, on va prendre l’exemple d’un monte-charge pour bateau. On a identifié quelque chose en planification, on a identifié que le monte-charge pouvait tomber en panne. On a mis en place une réponse, le numéro de téléphone du technicien Gudule, mais on a oublié que le technicien pouvait avoir un malaise pendant son intervention. Et patatras, voilà, il a ce malaise. Comment est-ce que tu appréhenderais ce type d’événement imprévu, au moment de l’exécution, au moment où il se manifeste ?

Comment gérer un « imprévu » qui viendrait s’ajouter aux risques « identifiés » ? 

Jeanne Hortense NSI : Concernant le cas qui est décrit ? Alors, rapidement, le risque est identifié, on a une panne de monte-charge et en face, on a mis en place la stratégie de réponse pour ce risque négatif et qui va bien, à savoir l’atténuation du risque. C’était ce qui a été cité, on a pris le soin de mettre les numéros de téléphone. Et donc là, dans ce premier cas d’atténuation du risque et jusqu’à ce point, on va dire qu’on est vraiment dans « Allez, tout va bien… on a presque bien tout prévu, on a analysé, on a identifié, il y a une réponse… », mais par contre là, tu parles d’un cas d’oubli […] que la personne qui intervient (ou toute autre personne) se trouverait dans l’ascenseur le jour d’exécution et la personne est claustrophobe.

Tarik Cherkaoui : Oui, voilà par exemple.

Jeanne Hortense NSI : Voilà, on est là dans la phase de l’exécution. La première question que je me pose est : « Est-ce que cet événement a été identifié comme risque ? ». Visiblement, non. Il n’est pas mentionné dans le registre de risque à jour avec les risques qui ont été identifiés et analysés avec une réponse.

Dans ce cas de figure, on est face à ce qu’on appelle un risque émergent. Dans cet exemple,  le malaise du technicien n’a pas été identifié comme un risque potentiel dans la gestion des risques de projet, il s’agit donc bel et bien d’un risque imprévu

NB : A l’inverse, si le risque potentiel de malaise du technicien avait été identifié et qu’aucune mesure n’avait été prise pour y faire face, alors le risque aurait été considéré comme un risque secondaire

Et comme il se passe pendant la phase d’exécution, l’équipe doit trouver une solution immédiate pour secourir la personne. Dans ce scénario, le chef de projet et son équipe doivent mettre en place assez rapidement, une solution de contournement (workaround solution) qui est celle que tu as évoquée, l’intervention d’un service de secours et la prise en charge hospitalière de la personne. Il va s’en dire que cet événement imprévu aura des conséquences sur les coûts et les délais.

J’ouvre une parenthèse. Ce type de risque est pris en charge financièrement dans la réserve pour imprévu. Je souligne rapidement, il y a deux types de réserve pour la gestion de risque : la réserve pour aléas qui va servir pour les risques qui ont été identifiés.

« Il est important de noter que les risques imprévus peuvent survenir à tout moment, même après une planification minutieuse, car il est impossible de prévoir toutes les situations de risques. D’où l’importance de souligner que la gestion des risques de projet doit être un processus continu et itératif et donc proactif et que tous les risques identifiés doivent être constamment surveillés et évalués pour s’assurer que les mesures de réponse sont et restent appropriées et efficaces. »

Jeanne Hortense NSI, PhD

Tarik Cherkaoui : Oui la contingency reserve ?

Jeanne Hortense NSI : Voilà, on va mettre un peu plus de budget, on va accorder un peu plus de temps pour réaliser une tâche. Et comme il se passe pendant la phase d’exécution, l’équipe doit trouver une solution immédiate pour secourir la personne.

Dans ce scénario, le chef de projet et son équipe doivent mettre en place assez rapidement, une solution de contournement (workaround solution) qui est celle que tu as évoquée, l’intervention d’un service de secours et la prise en charge hospitalière de la personne. Il va sans dire que cet évènement imprévu aura des conséquences sur les coûts et les délais.

J’ouvre une parenthèse. Ce type de risque est pris en charge financièrement dans la réserve pour imprévu. Je souligne rapidement, il y a deux types de réserve pour la gestion de risque : la réserve pour aléas qui va servir pour les risques qui ont été identifiés.

Tarik Cherkaoui : Oui la contingency reserve ?

Jeanne Hortense NSI : Voilà, on va mettre un peu plus de budget, on va accorder un peu plus de temps pour réaliser une tâche.

Mais dans le cas qui est présent (Le technicien Gudule qui a un malaise pendant son intervention car on n’a pas prévu qu’il pouvait être claustrophobe), pour faire face aux dépenses, c’est la réserve pour imprévu qui est utilisée. 

Tarik Cherkaoui : La Management Reserve ?

Jeanne Hortense NSI : En effet. Cette réserve est utilisée dans les situations où les risques n’ont pas été identifiés.  

Donc, la Management Reserve, elle va servir pour les risques non identifiés ; la solution de contournement quant à elle est développée, pour les risques qui n’ont pas été identifiés, ou pour les risques qui ont été identifiés, mais qui ont été acceptés passivement parce qu’on n’avait pas le choix, on ne savait pas trop comment ça allait se faire. Donc, on attend que le risque se produise et on met en place une solution.  Je referme la parenthèse

En tout cas merci pour ce cas, que je trouve fort intéressant Tarik. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que les risques ne peuvent pas tous être identifiés à un instant T donné du projet. Et donc, à nouveau, il est essentiel que l’identification des risques soit répétée de manière itérative tout au long du cycle de vie du projet, tout comme l’analyse et les réponses aux risques. Et là, on revient à la démarche proactive dont on a parlé précédemment.

Tarik Cherkaoui : D’accord ! Donc, si je résume dans le registre de risque, les réponses qu’on va anticiper, qu’on va projeter au cours du processus de réponses aux risques, on va les appeler réponses aux risques. Et à l’inverse, les réponses qui vont être mises en place lors de la phase d’exécution pour faire face à des événements imprévus ou à des risques acceptés passivement, on va les appeler solutions de contournement

Jeanne Hortense NSI : En effet. 

Tarik Cherkaoui : Et on va mobiliser pour ça une réserve qui s’appelle la réserve pour imprévus ?

Jeanne Hortense NSI : En effet. Et en tout cas, je souligne que cette réserve  est utilisée uniquement pour les risques  imprévus qui surviennent pendant la phase d’exécution et en termes de solution effectivement  on est là dans la solution de  contournement.

Tarik Cherkaoui : D’accord, tout à fait, d’accord ! Alors, et je te remercie de souligner ce point parce qu’effectivement, c’est particulièrement instructif, je pense, de faire ces nuances et ces distinctions quand on gère les projets. C’est toujours bien de pouvoir faire des distinctions. Alors, Jeanne, on arrive bientôt à la fin de ce podcast, c’est toujours un régal et un plaisir d’échanger avec toi.

Jeanne Hortense NSI : Le plaisir est partagé Tarik

Tarik Cherkaoui : Tu sais, cette chaîne s’adresse, comme je disais aussi, à ceux qui se préparent à la certification PMP® pour obtenir cette certification qui va leur permettre, voilà, d’augmenter leur employabilité et peut-être aussi de participer à d’autres typologies de projet. Mais cette certification demande un petit peu de travail personnel. Ce n’est pas une certification insurmontable, mais elle demande quand même un certain travail qui va nécessiter d’avoir une certaine discipline dans la façon de se préparer. Est-ce que tu aurais un conseil à donner aux candidats qui se préparent actuellement à cette certification en termes de Mindset, en termes d’état d’esprit, voilà, pour être « ok » par rapport à cette certification ?

Quels seraient tes conseils pour se préparer à la certification PMP® (en termes de mindset)

Jeanne Hortense NSI : Oui, bien sûr Tarik, avec un grand plaisir ! Je l’ai passée tout comme toi, je rejoins complètement ce que tu viens de dire sur ce qui est attendu, en tout cas en termes d’exigence sur cette certification.

Je dirai que la préparation à la certification PMP® n’est pas une destination, mais un voyage, et je paraphrase ici Philippe Pollet-Villard qui dit : « Dans un voyage, ce n’est pas la destination qui compte, mais toujours le chemin parcouru et les détours surtout ». Donc, mon conseil pour la communauté : prévoyez du temps pour être prêt le jour J, formez-vous ! En vue d’acquérir des connaissances en plus de vos compétences parce que les questions de l’examen sont situationnelles. La préparation demande de la constance et de l’engagement. Sachez qu’il existe des formations pour se préparer, mais aussi des communautés où des pairs partagent généreusement leurs expériences d’apprenants, des méthodes, des conseils pour passer la certification et ce blog PROMĒ-T est aussi une source importante pour trouver des ressources en vue de passer votre certification PMP®. 

Au bout du compte, vos efforts seront récompensés par l’obtention de cette certification. Et il y a beaucoup de perspectives comme l’a rappelé Tarik. Et il faut en tout cas continuer à vous former. La certification PMP®  est un atout important mais il faut la maintenir. Il vous appartient de trouver des moyens pour rester attractif et c’est pourquoi il est important de développer un état d’esprit basé sur la curiosité et la volonté de s’améliorer en continu en renouvelant ses compétences et ses connaissances techniques, ses softs skills et en étant ouvert sur d’autres sujets. Actuellement, on parle de plus en plus de sensibilisation à l’intelligence artificielle pour la gestion de projet. Il faut aussi à mon sens avoir un sens des affaires et comprendre un tout petit peu la réflexion stratégique. Donc, ce sera mon conseil pour la préparation de la certification PMP® et pour la suite.

Tarik Cherkaoui : D’accord ! Donc, rester curieux et croire en sa bonne étoile pour pouvoir voyager toujours et prendre du plaisir dans le voyage de préparation ?

Jeanne Hortense NSI : En effet !

Tarik Cherkaoui : Et dans l’après bien sûr ! 

Jeanne Hortense NSI : Et dans l’après parce qu’il y a des perspectives. 

Tarik Cherkaoui : Bien sûr ! Bah, écoute, c’était vraiment un grand plaisir encore une fois Jeanne d’échanger avec toi, on est arrivé au bout de ce podcast. Alors, pour conclure cette émission, j’ai pour coutume de laisser la main à l’invité(e), est-ce qu’il y a une question que tu aurais aimé que je te pose et que je ne t’ai pas posée ? Est-ce qu’il y a un dernier message que tu souhaiterais faire passer ?

Le mot de la fin

Jeanne Hortense NSI : Bah, merci beaucoup Tarik ! On arrive à la fin, bien sûr. Je poserai la question : peut-on se certifier dans la gestion des risques ? La réponse est naturellement oui. Sachez qu’il est possible de passer la certification RMP® et vous enrichir professionnellement avec une boîte à outil permettant de gérer efficacement les risques de projet et les projets in fine. Bien sûr, d’autres certifications existent également en suivant des formations spécifiques du marché. Alors, en termes de conclusion, nous avons parlé longuement de la gestion de risques et de son importance pour gérer des projets avec succès, et je conclus sur trois points.

Mon premier point,

La prise en compte du résultat du management des risques et l’analyse des opportunités, permet aux organisations de choisir le bon projet en connaissance de cause ; Autrement dit : La gestion des risques assure une sélection plus efficace des bons projets en regard des coûts générés, de la valeur ajoutée attendue du projet et de la maîtrise des risques associés et elle réduit les risques d’échecs.

Mon deuxième point, en tant que chef de projet, c’est ce qui nous concerne nous, à notre niveau, la gestion de risques va vous aider à anticiper et à vous préparer de manière proactive aux évènements susceptibles de perturber l’avancement du projet, ou au contraire, de l’améliorer. Retenez que grâce à une gestion des risques efficace, vous pouvez éliminer jusqu’à 90% des menaces avant la phase d’exécution du travail de vos projets.

Et enfin, mon dernier point, vous êtes responsable de la gestion des risques de projet sans avoir à être un sachant (ou une sachante) dans tous les domaines. Et pour cela, je vous conseille de vous entourer d’experts pour assurer une gestion efficace des risques et du projet, en les formant bien sûr, en les sensibilisant, en éduquant, en communiquant sur la valeur de la gestion des risques.

Et dernière chose, vous êtes responsable de l’engagement du sponsor et des autres parties prenantes pour que la gestion de projet et la gestion de risques soient l’affaire de tous dans votre organisation. Et merci Tarik de m’avoir invitée !

Tarik Cherkaoui : Écoute ! C’était avec grand plaisir Jeanne.

Jeanne Hortense NSI : Et j’espère avoir suscité l’intérêt des futurs lecteurs et lectrices en vue d’acquérir des compétences cruciales en gestion des risques qui vont aider les chefs de projet à mieux gérer les projets et qui réussissent, et aussi pourquoi pas – sauter le pas – de la certification dans la gestion des risques et faire progresser leur carrière. Merci à toi Tarik !

Tarik Cherkaoui : Avec grand plaisir Jeanne ! Et effectivement, bien sûr que tu as suscité l’intérêt et c’est toujours un vrai bonheur de t’écouter. Alors, effectivement, tu as parlé de la certification au Risk Management Professional (RMP®). Effectivement, c’est aussi une certification extrêmement intéressante et elle permettra aussi d’avoir, comme tu le soulignais, une bonne démarche de responsabilisation des parties prenantes.

Alors, encore une fois, merci ! Merci aussi à la communauté qui a pris le temps d’écouter ce podcast jusqu’à la fin. Si vous avez apprécié ce podcast, je compte sur vous pour mettre un joli petit pouce vers le haut et pour nous laisser un message, je transmettrai le message bien sûr à Jeanne. Merci beaucoup et à très bientôt ! Merci Jeanne !

Jeanne Hortense NSI : Merci Tarik et bonne journée à toute votre communauté !

Tarik Cherkaoui : Merci ! Bye bye !

Jeanne Hortense NSI : Bye !

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